L’importance de la relance des idées utopiques

Caroline Meijers, extrait de «Dossier Utopie», une série d’articles parue dans le mensuel du Forum Civique Européen, Archipel, en 2014. www.forumcivique.ch

La faiblesse de la société contemporaine vient précisément de ce qu’elle n’offre aucun idéal, qu’elle ne fait pas appel à la foi, qu’elle n’a aucune vision d’avenir…si ce n’est encore et toujours la même chose. Nous autres socialistes n’avons pas honte d’avouer que nous avons une foi profonde en l’homme et en la perspective d’une forme de société nouvelle et humaine. Erich Fromm, De la désobéissance et autres essais, traduction française, Paris, Robert Laffont, 19831.

Pourquoi ne pas se contenter de critiquer le capitalisme, comme le prônent les (néo-)marxistes ainsi que certains anarchistes ?

Tout d’abord, c’est une question de tactique; je ne pense pas qu’en se concentrant sur des CRITIQUES uniquement, il est possible de mobiliser beaucoup de gens dans la société, ce qui est nécessaire pour détruire le capitalisme. Pour être motivé à se battre contre quelque chose, il faut être convaincu qu’autre chose est possible et désirable.2 Autrement cela ne vaut pas la peine de se battre !

Comment est-ce possible par exemple, que des gens modestes votent pour des partis politiques de droite, ce qui va absolument à l’encontre de leurs intérêts ?3 Ce phénomène constitue la plus importante réussite des partis de droite et la plus grande défaite des partis dits « socialistes » : « Dans le modèle marxiste, le travailleur est invité à se défaire de la mentalité servile et auto dépréciative qui lui interdit de comparer son sort à celui des nantis pour revendiquer sans complexes le partage des richesses. En même temps, il s’identifie à ses semblables, salariés ou chômeurs, nationaux ou étrangers, envers qui il éprouve empathie et solidarité. Le génie du libéralisme a été de renverser ce schéma. Désormais, le travailleur s’identifie aux riches, et il se compare à ceux qui partagent sa condition : l’immigré toucherait des allocs et pas lui, le chômeur ferait la grasse matinée alors que lui se lève à l’aube pour aller trimer… » « L’Américain [ou Européen !] moyen ne considère pas les riches comme ses ennemis de classe : il admire leur réussite, présentée partout comme un gage de vertu et de bonheur, et il est bien décidé à devenir comme eux. »4 Et nous voilà au cœur du problème que Mona Chollet a si bien compris et décrit dans son livre. Comment sortir de ces aspirations à « l’utopie » individuelle, complètement irréaliste pour la plupart des gens, aujourd’hui plus que jamais ? Comment retrouver l’aspiration à une utopie collective ?5

La crise économique s’aggrave partout en Europe. Le chômage ne cesse d’augmenter, la peur de la pauvreté et de la misère qui deviennent une réalité pour un nombre croissant de la population dans des pays comme la Grèce et l’Espagne, n’épargne plus les autres pays européens.6 La situation ne va qu’en s’empirant, et une amélioration n’est pas en vue. Cette situation fait pensée à la crise économique et politique des années 30 en Europe.7 Nous savons ce qu’elle a engendrée : l’arrivé d’Hitler au pouvoir en Allemagne, le nazisme, le génocide juif puis la deuxième guerre mondiale8. Déjà en Grèce « l’Aube nouvelle », parti ouvertement nazi, monte en puissance. Partout en Europe l’étranger doit de nouveau endosser le rôle de bouc émissaire et subit des pressions de plus en plus fort.

Quel est le lien avec le sujet de ce texte ?

Le lien est simple. Le lien est que dans des situations de crise, ce qui devient l’essentiel, c’est de sauver sa peau et celle de ces enfants, moralement, aussi mais d’abord économiquement.

Comment Hitler a t-il su séduire les foules ? En promettant, mais surtout en offrant des places de travail aux chômeurs.

Quel parti politique propose aujourd’hui une alternative à la politique d’austérité ?

Une vraie alternative, non pas une alternative à la François Hollande (ou à ses compères « socialistes » des autres pays européens)9. Je cite encore Mona Chollet : «C’est tout l’univers mental de la gauche, idées, rêves, langage, images, qui est aujourd’hui anémié, pour des raisons en partie externes et en partie internes. Non seulement elle est victime du chantage au totalitarisme qu’autorise le triomphe du libéralisme sur le système soviétique comme sur le modèle social-démocrate, mais elle paie d’avoir trop longtemps différé son nécessaire retour critique sur elle-même. Résultat : au moment où ceux qui manipulent les affects des classes moyennes et populaires pour les amener à penser, à rêver et à voter contre elles-mêmes atteignent un niveau de virtuosité et de sophistication inégale, ceux qui les défendent restent impuissants à se faire entendre d’elles. »10

Car le capitalisme est mondialisé aujourd’hui et la concurrence entre les dominants d’aujourd’hui (les États Unis et l’Europe) et ceux d’hier (Chine, Inde) est farouche et ne va qu’en s’agrandissant. Après une période (uniquement en Europe !) d’un capitalisme au visage humain, nous retournons à un capitalisme sauvage.11

Pas d’alternatives en vue; les partis « socialistes » n’ont gardés des idées socialistes que leur nom12. Pourtant il y a urgence selon moi, car autrement c’est la haine entre les populations qui va continuer à s’agrandir, sous l’influence des partis qui font leur beurre de la crise économique et de la perte de repères des gens.13 C’est de nouveau «Socialisme ou barbarie » selon le titre de la revue de Cornélius Castoriadis des années 50.14 Et les mouvements de défense des étrangers et immigrés n’y pourront rien changer ; ils seront probablement bientôt eux-mêmes la cible des populations aveuglées par la haine et le désespoir, si ce n’est déjà le cas aujourd’hui.

Si nous voulons, nous, qui faisons partie de ces mouvements15, non seulement nous faire entendre mais aussi avoir un réel impact dans des sociétés de plus en plus déstabilisées voir paniquées, il ne suffira pas de proposer une « critique du capitalisme. » Car les gens ont besoin de savoir de quoi ils vivront demain, eux et leurs enfants. Ils ont besoin d’avoir des visions d’une autre société possible, pour pouvoir trouver la force de faire face à cette situation et l’envie de lutter, ensemble avec d’autres, pour créer cette autre société, où il y a de la place pour tous. Au lieu de s’en prendre aux Roms, Tziganes, migrants ou autres personnes « différentes » ou « profitantes » (étudiants, chômeurs, rentiers AI, etc.), voir pour aller voter pour un parti d’extrême droite ou même nazi.

Je veux à nouveaux donner quelques exemples historiques pour appuyer mes propos. Les grands chamboulements historiques ont toujours eu lieu sous l’influence de plusieurs facteurs. Pour suivre les thèses de Karl Marx (selon lequel le monde est déterminé par le matérialisme et non par l’idéalisme), l’un des facteurs déclenchant des révoltes voir des révolutions16, est bien évidemment l’augmentation de la pauvreté entraînant une misère économique. Souvent, cette misère est provoquée par des guerres, comme c’était le cas en 1870, avant le soulèvement des communards de Paris, mais aussi en 1916, avec le début de la révolution russe. Généralement, cependant, une misère économique seule ne suffit pas à provoquer des révoltes ou révolutions ; autrement, de nombreux pays africains qui comptent parmi les pays les plus pauvres du monde ; seraient forcément des pays agités sans cesse par des révolutions, et ce n’est pas le cas.

Donc c’est aussi l’adversaire philosophique de Marx, Hegel, qui avait raison quand il défendait la thèse que le monde est régi par les idées. Au lieu d’opposer ces deux visions du monde, il s’agit donc selon moi de donner raison aux deux penseurs à la fois. Car les moments révolutionnaires sont généralement aussi basés sur des idées en cours. Ainsi, les mouvements anticolonialistes se sont basés, dès la première guerre mondiale, sur les déclarations au droit à l’autodétermination des peuples de Winston Churchill d’un coté, et les idées anti-impérialistes de Lénine de l’autre. Les penseurs de la révolution française de 1798 se sont beaucoup inspirés des idées de Jean-Jacques Rousseau, mais aussi, et c’est moins connu, des idées politiques de la révolution américaine. Pour continuer avec mes exemples historiques, dans le but d’appuyer ma thèse de l’importance des visions de l’avenir, nous pouvons citer la force des idées d’un Martin Luther King et son influence sur les mouvements des droits civiques noirs aux Etats-Unis, qui à son tour s’est d’ailleurs fortement inspiré des idées de désobéissance civile de Mohandas Karamchand Gandhi. L’Inde a été, et Mahatma (c’est ainsi qu’il se faisait appeler) Gandhi y a joué un rôle décisif, l’un des premiers pays a avoir gagné son indépendance. Pour terminer cette série avec un exemple plus récent : pour développer l’ANC et réussir l’adhésion d’une grande partie de la population d’Afrique du Sud à la lutte contre l’apartheid, l’élaboration d’une Charte commune des revendications et des visions d’avenir, a été décisive.17

Bien sûr, il existe des partis d’extrême gauche dans toute l’Europe. Vu la crise économique, leur soutien est même grandissant18. Mais quelles sont leurs idées, en dehors du fait de sortir de l’euro et de rompre avec les politiques d’austérité ? Lors d’une conférence-débat à l’université de Fribourg en octobre 2013, avec des membres du parti de l’extrême gauche grecque Syriza, ils m’ont répondu à cette question que «c’était justement ici que le bât blessait, et qu’ils manquaient des idées pour une remise en question profonde du système capitaliste ». Je reçois invariablement cette même réponse dans toutes les conférences de l’extrême gauche anticapitaliste où je me rends depuis des années…19

Voilà pourquoi je pense qu’il est plus urgent que jamais de travailler à la proposition d’un autre système économique alternatif au capitalisme, et ceci en profondeur, car il n’est pas possible d’amender le système avec une couche verte ou rose, cela coûte simplement trop cher20. Et comme la rentabilité financière est le critère déterminant pour qu’une entreprise réussisse, le calcul est simple. Ceux qui prétendent que le capitalisme vert, au visage humain, est aujourd’hui encore possible, ne vont qu’augmenter la confusion régnante en créant cette illusion21.


Notes

1Andréani, Toni, Le socialisme est (a) venir, Tome II, Les Possibles, Paris, Editions Syllepse, 2004, p.7.

2 A lire sur ce sujet : Chollet, Mona, La tyrannie de la réalité, Gallimard, Editions Calmann-Lévy, Saint Armand, 2004.

3A lire sur ce sujet : Rennwald, Line, Le vote ouvrier pour les partis nationaux-populistes. Le cas de l’UDC en Suisse et dans le canton de Neuchâtel, Editions Communication Jurassienne et Européenne (CJE), Courrendlin, (Ch), 2005.

4Chollet, Mona, Rêves de droite, défaire l’imaginaire sarkozyste, Paris, Editions La Découverte, 2008, pp.8-9.

5Sans perdre de vue les dangers liés à la notion de « collective » : « A l’inverse, la gauche estime que l’individu, bien qu’il trouve le plus souvent dans le militantisme des sources de gratification personnelle, doit être prêt à se mettre entièrement au service d’un idéal qui le dépasse, même s’il a peu de chances d’en voir un jour la réalisation et même s’il doit pour cela se contenter d’être un bon soldat. Elle confond parfois la capacité d’assumer les éventuelles conséquences désagréables de l’engagement politique avec une fascination morbide pour le sacrifice qui peut pousser à devancer l’appel de la répression. Le temps consacré à ses proches, les quêtes de progression solitaire, ou de repos, ou de plaisir, quand ce n’est pas le simple instinct de conservation, représentant à ses yeux une trahison de la cause commune. » Cholet, Mona, op.cit., p. 119.

6 «Il y a, rappelons-le, 26 millions de chômeurs [en Europe], et le pourcentage de jeunes de moins de 25 ans sans emploi atteint des taux effrayant(52% au Portugal, 56 % en Espagne, 61,5 % en Grèce…). Exaspérés, de nombreux citoyens répudient l’UE. L’eurosceptisme explose ainsi que l’europhobie. Et cela conduit souvent à se retrouver d’accord, sur tel ou tel point, avec les programmes des partis ultra droitiers. » Ramonet, Ignacio, « Objectif déclaré : arriver au pouvoir », in le Courrier, 20 mai 2014, p.12.

7 « Les expériences de la grande crise mondiale qui s’ouvrit en 1929 détruisirent cette confiance dans le retour à un ordre stable fondé sur le marché. Le protectionnisme, un nationalisme arrogant et des mouvements populaires militants caractérisent les années 30. L’économie de marché, comme la démocratie ne surent donner d’elles qu’une image désolante que leurs nombreux adversaires s’empressèrent de fustiger, dénonçant le « capitalisme » ou le simple masque de la « ploutocratie ». Les fondements d’une coopération internationale se virent minés. », Commission indépendante d’experts Suisse- Seconde Guerre Mondiale, La Suisse, le national-socialisme et la seconde guerre mondiale, Rapport final de la Commission Indépendante d’Experts Suisse- Seconde Guerre Mondiale, Pendo Verlag GmbH, Zürich, 2002, p. 47.

8«La société subit les effets funestes de la montée des idéologies, dont les sources remontaient loin en amont : le nationalisme et la xénophobie, les antagonismes sociaux, la peur et la haine de la bourgeoisie face aux mouvement ouvrier et socialiste de plus en plus combatif ; et un antisémitisme de plus en plus agressif qui rendait les Juifs responsables de tous les maux de l’époque. »Commission indépendante d’experts Suisse- Seconde Guerre Mondiale, op. cit., p.46.

9 «L’économie mondiale n’est pas la seule à être en crise ; l’enseignement de l’économie l’est aussi. » Ce constat introduit le « Manifeste international pour un enseignement pluraliste de l’économie (www.isipe.net/home-fr) », signé par plus de quarante associations et collectifs étudiants dans dix-neuf pays (France, Allemagne, Canada, Chili…).», in Stern, Laura, « L ‘université enseignera une économie pluraliste dès 2015. La faculté des sciences de la société envisage d’abandonner l’apprentissage d’une « pensée unique » au profit de théories alternatives », Le Courrier, 24 juin 2014. De nombreux livres, aussi d’économistes eux-mêmes, témoignent de la fausse piste prise par les dirigeants européens pour sortir de la crise, et la responsabilité des économistes néo-libéraux, qui de surcroît ont pris d’assaut les facultés de sciences économiques des universités, dans ces faux choix:

1.Askenazy, Philippe (CNRS), Coutrot, Thomas (Conseil scientifique d’Attac), Orléans, André (CNRS, EHESS), Sterdyniak, Henri, (OFCE), Manifeste d’économistes atterrés, Les liens qui libèrent, Mayenne, 2010 ; 2. Gréau, Jean-Luc, La trahison des économistes, Editions Gallimard, Saint-Armand, 2008 ; 3. Voegele, Alexander, Das Elend der Ökonomie, von einer Wissenschaft, die keine ist, Rotpunktverlag, Zürich, 2007 ; 4. Todd, Emmanuel, L’illusion économique, Editions Folio actuel, Saint Armand, 1998 ; 5. Jorion, Paul, Misère de la pensée économique, Librairie Arthème Fayard, Saint Armand, 2012, etc.

10Chollet, Mona, op.cit., p.93.

« Tandis que les gauches européennes consacraient, ces dernières décennies, toute leur énergie à des -légitimes- problèmes de société (divorce, mariage pour tous, droits des sans-papiers, écologie, etc.), elles abandonnaient en même temps à leur –mauvais- sort des couches entières de population de petits salariés, employées, ouvriers et paysans. Sacrifiés au nom des « impératifs » de la construction européenne et de la globalisation économique. A tous ces petits salariés effrayés, l’extrême droite a su parler, et les écouter. », Ramonet, Ignacio, op.cit.

11 « S’il faut en effet détruire le code du travail pour libérer l’initiative, remettre en question les droits sociaux pour impulser l’économie, on voit bien que le social devient une sorte de résidu de l’économique. Et le prix humain de cette relégation est manifestement très lourd. Enter dans le XXIième siècle en revenant au XIXième…. », Pena-Ruiz, Henri, Marx quand même, Editions Plon, Saint-Armand-Montrond, 2012, p.51.

12Le verre est dans le fruit des idées socialistes depuis longtemps selon moi ; je dirais depuis que les socialistes français et allemands ont approuvés les crédits pour la première guerre mondiale en 1914, en passant sur les cadavres de ceux qui étaient contre (Jean Jaurès fût assassiné le 13 juillet 1914), et qui défendaient la solidarité entre les travailleurs des différents pays, comme Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, qui eux furent assassinés le 14 janvier 1919. « Durant la guerre et l’immédiat après-guerre, la neutralité suisse s’avéra utile pour l’internationalisme. En septembre 1914 déjà, des socialistes suisses et italiens protestèrent contre la guerre lors d’une réunion à Lugano; la conférence internationale des jeunesses socialistes et celle des femmes socialistes firent de même à Berne au printemps 1915. A l’initiative de Robert Grimm, des représentants venus des pays belligérants se rencontrèrent pour la première fois aux conférences de Zimmerwald et Kiental, en 1915 et 1916 », Bürgi, Markus, Internationales ouvrières, en http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F16482.php, consultée le 19 juin 2014.

13 «Tandis que les gauches européennes consacraient, ces dernières décennies, toute leur énergie à des -légitimes- problèmes de société (divorce, mariage pour tous, droits des sans-papiers, écologie, etc.), elles abandonnaient en même temps à leur mauvais-sort des couches entières de population de petits salariés, employées, ouvriers et paysans. Sacrifiés au nom des « impératifs » de la construction européenne et de la globalisation économique. A tous ces petits salariés effrayés, l’extrême droite a su parler, et les écouter. », Ramonet, Ignacio, op.cit.

« En France, par exemple, Marine le Pen attaque dans ses discours, plus radicalement que tout dirigeant de gauche, le « capitalisme sauvage », l’ « Europe ultralibérale », les « dégâts de la mondialisation », et « l’impérialisme économique des Etats-Unis », in « nouveaux visages des extrêmes droits », Manière de voir, no. 134, Paris, avril-mai 2014, cité par Ramonet, Ignacio, op.cit.

14 «En ces temps où le capitalisme étend sur le monde une domination de plus en plus déshumanisante et destructrice au nom d’une prétendue fatalité économique, quand ce n’est pas d’une mission divine, il est urgent de se souvenir que « ce sont les hommes qui font leur propre histoire », que l’état du monde résulte de leur action et non pas de forces économiques ou naturelles – et encore moins surnaturelles – sur lesquelles ils n’auraient aucune prise, et que seule leur action, encore et toujours, peut changer la situation dans un sens désirable. Ce principe n’a cessé d’inspirer le groupe Socialisme ou Barbarie tout au long de son parcours de 1949 à 1967, ainsi que chacun des quarante numéros de la Revue du même nom qu’il a publiée.», http://www.castoriadis.org, consultée le 19 juin 2014.

15J’ai participé en 2000 à la création du Mouvement Jurassien de Soutien aux Sans-papiers et Migrants (MJSSP). Ce mouvement existe encore aujourd’hui, et est bien accepté par la population jurassienne. Cela n’est pas le cas d’une association soleuroise, IGA/SOS-asile, dont une amie a reçu des menaces de mort en 2004, pour avoir soutenue la cause des sans-papiers à Soleure contre le canton.

16La différence entre révoltes et révolutions est que les révolutions conduisent à des changements politiques en profondeur.

17 «Le Conseil national d’action invita toutes les organisations participantes et tous ceux qui leur faisaient confiance à envoyer des propositions pour une Charte de la liberté. On expédia des circulaires dans tous les townships et tous les villages du pays. Si vous pouviez faire les lois…que feriez vous ? , y lisait-on. Comment vous y prendriez –vous pour faire de l’Afrique du Sud un endroit où tout le monde pourrait vivre heureux ? […]L’appel mobilisa l’imagination des gens. On reçut des propositions de clubs sportifs et culturels, d’associations de fidèles, de contribuables, d’organisations féminines, d’écoles, de sections syndicales. Elles étaient écrites sur des serviettes de papier, sur des pages déchirées dans des cahiers d’écolier, sur du papier à lettres, sur le dos de nos propres tracts. Il était humiliant de voir que les suggestions des gens simples étaient souvent plus avancées que celles des responsables. La plus souvent citée était : un homme, une voix. Et on reconnaissait que le pays appartenait à tous ceux qui y vivaient. », Mandela, Nelson, Un long chemin vers la liberté, Librairie Arthème Fayard, 1994, traduction française, p.2010-2011.

18 «Le groupe GUE/NGL (=Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique, la gauche radicale, ndlr.) a publié  la liste définitive des membres du groupe pour la législature 2014-2019 du Parlement européen. Le groupe revendique 52 députés européens, soit 17 de plus que lors de la précédente législature, et annonce également une parité parfaite parmi ses membres avec 26 femmes et 26 hommes. Avec 52 députés, le groupe GUE/NGL se place cinquième en termes d’effectifs au sein du Parlement européen, devant les Verts et derrière l’ADLE (= les Libéraux, ndlr.) », http://elections-europeennes.robert-schuman.eu/

19«Le politique est aujourd’hui vidé de sa substance. Il n’y a plus de débat sur des choix de société ou sur des propositions alternatives. », Tanuro, Daniel, en « Combiner réponses sociale et écologique », Le Courrier, 5-3-2012.

20«Aujourd’hui, les meilleurs propagandistes de Marine le Pen sont François Hollande et tous les élus qui tentent de nous faire croire que nous allons sortir de la crise. Nous sommes dirigés par des hommes et des femmes politiques sans vision, qui ont oublié le sens tragique de l’histoire. Ils en paieront le prix et nous avec», Sapir, Jacques, « Nous allons vers une crise politique majeure », Le Courrier, 3-11-2012. A lire sur ce sujet : Sapir, Jacques, Les économistes contre la démocratie, Albin Michel, 2002.

21«L’économie verte, sans toucher à la croissance, ni à la propriété, c’est la perpétuation de la catastrophe en cours», Felli, Romain, « Un monde à gagner. Pour une écologie socialiste. A nouveau», Le Courrier, 22-3-2012. A lire ce sujet, l’agronome Tanuro, Daniel, l’Impossible capitalisme vert, Editions la Découverte, Paris, 2010.